- renelle gaudin
Le grand tri ECO-RESPONSABLE de printemps 🧹

Photo Sarah Brown pour Unsplash
Alors voilà, le printemps est là et on est bloqués à la maison… à un moment où un autre, on n’échappe pas au tri des placards. Comment trier ? Quels critères prendre en compte ? Que faire de nos vêtements qui ne nous vont plus ? Ceux dont on s’est lassés ? Ceux qui sont abîmés ?
Je vous propose quelques pistes, une petite méthode qui va vous guider pas à pas dans votre tri. L’important c’est de prendre le temps… et oui, ce n’est pas un tri à la va-vite qui va nous aider car l’idée c’est de tirer plein d’infos de ce qu’on a dans ses placards aujourd’hui pour faire de bons achats demain - ceux dont on ne se lassera pas dans une saison. Et ensuite, se séparer de ses anciens vêtements, ça ne veut pas dire les mettre à la benne à vêtements - ça, c’est la dernière option ! Donc on va prendre le temps de les proposer pour une vente ou un swap, ou réfléchir avec sa couturière préférée comment ont peut les réparer / transformer.
Avanti !
Le nécessaire inventaire
Nos vêtements en disent beaucoup sur nous, notre tempérament, nos activités, et évidemment nos goûts. Faire un inventaire de sa penderie, c’est analyser ces choix, ce qu’ils disent de nous, en prendre conscience, et y réfléchir. Par exemple quand on réalise qu’on a plusieurs hauts avec des imprimés qu’on n’a jamais portés, ou en acrylique et qu’on n’aime plus le contact de cette matière, ou trop moulant et qu’on ne se sent pas bien dedans.
En analysant ces schémas, en en gardant une trace, on clarifie et on affine nos goûts - et c’est très précieux pour la suite de notre vie de consommateur de vêtements !
nb1. Il n’y a pas de taille de garde robe idéale. Les minimalistes peuvent vivre avec 40 pièces, tandis que d’autres en ont besoin de 300. Ca dépend de notre rythme de vie, de nos activités. L’important je trouve, c’est de faire vivre sa garde robe, de la faire tourner (troc, revente…) en limitant l’achat de vêtements neufs.
nb2. Pareil pour l’origine de nos vêtements: si on a des vêtements issus de la fast fashion, pas de mauvaise conscience, une fois qu’ils sont là on en prend soin, on les garde et on ne se précipite pas à la benne à vêtements pour s’en débarrasser. On fera mieux la prochaine fois et on achètera éthique !
Concrètement, on sort tout ce qu’on a dans sa penderie, en tas sur le lit - oui, ça ressemble furieusement à du Mary Kondo. Je vous conseille le faire par saison - ça coupe le travail en 2 !
Le premier choc, c’est de se rendre compte de tout ce qu’on a accumulé !!!
Je pense que c’est plus efficace de faire des piles de vêtements similaires: les robes avec les robes, les hauts avec les hauts, etc.
On sort son petit carnet ou son ordi avec sa feuille excel si on préfère, et en avant le catalogage:
Combien de pantalons/hauts/pulls/jupes/…? quelle marque? quelle matière? quelle taille? quelle couleur? quel imprimé? Est-ce qu’il me va ? Est-ce que je le porte souvent?
Ensuite, et seulement ensuite, on évalue son attachement au vêtement (la fameuse « étincelle de joie » de Mary Kondo) - sans prendre en considération si ce vêtement est à la bonne taille. Je propose 3 catégories, du genre: impossible d’envisager de m’en séparer / bon, d’accord / adieu, je ne veux plus te voir.
Je me répète mais c’est hyper long et ça peut être violent de passer en revue sa penderie. Pas de mauvaise conscience à avoir sur nos choix ou nos éventuels achats compulsifs, c’est une étape où on apprend, une sorte de psychanalyse de chiffons, un plongeon dans notre vie passée et présente. Entamer cette démarche est déjà un grand pas en avant !
Le tri: le coeur et la raison
Les étapes suivantes correspondent au devenir de nos 3 piles: les piles de coeur pour ceux qu’on veut garder à tout prix et ceux qu’on ne peut plus voir en portrait (Love it or leave it !); la pile de raison pour les autres.
* 😍 La malle aux trésors
Dans la pile des vêtements dont on ne peut pas se séparer, il y a des sous-catégories:
ceux qu’on porte encore: ceux-là on les remet illico presto dans la penderie
ceux qu’on ne porte plus parce qu’ils sont trop abîmés ou passés de mode: ceux-là on les range dans une malle aux trésors, avec les autres objets de notre vie qui nous sont chers mais qu’on n’expose pas toujours dans la maison: des livres, des souvenirs… que sais-je ?
ceux qu’on ne porte plus parce qu’ils ne sont plus à notre taille, mais qu’on aurait plaisir à porter à nouveau. Direction chez la couturière, pour voir avec elle ce qu’il est possible de faire, et à quel prix.
* 😭 La pile des adieux
On peut déjà contempler chaque article et réfléchir à la raison pour laquelle on ne les aime pas: une coupe, un détail, une couleur passée ? ça aussi ça nous sera utile au moment de compléter notre garde-robe après la phase de tri.
Comment dire adieu aux vêtements qu’on n’aime plus ? Plusieurs options, selon leur état.
Ceux qui sont encore portables (en bon état, quoi), on peut
les donner à une copine / une cousine / une voisine / ou autre…,
les mettre en vente dans une boutique de seconde main, à l’occasion d’un vide grenier ou en ligne, mais ça demande de l’organisation et un peu de temps,
les proposer au swap (du troc, en fait, mais en anglais !), soit en ligne (par exemple sur swap-chic.com), soit en live, par exemple à l’occasion d’une swap party qu’on organise avec des copines / des cousines / des voisines / ou autre. Ca se fait beaucoup outre-Atlantique et c’est une bonne occasion de rencontrer du monde et de passer une chouette journée.
Ceux qui ne sont plus portables (tachés, détendus…), on peut
viser un recyclage en chiffon, en tawashi, en futur patch … (qui a parlé de masque ?), voire de l'upcycling en nouveau vêtements ou en tapis - l'imagination est sans limite !
dans certains cas, selon les marques, il est possible de le rapporter dans la boutique où on l’a acheté.

T-Shirt rug (c) Kansas State University sur Pinterest
Porter ses vêtements à la benne à vêtements, ce n’est pas une assurance à 100% qu'ils ne finiront pas en déchet. En plus, si à l’origine les filières de revalorisation reposaient sur une filière d’emploi sociaux, ce n’est plus forcément le cas aujourd’hui - des acteurs privés viennent brouiller les pistes.
Les vêtements usagés collectés en benne à vêtements peuvent être revendus en France quand ils sont en bon état (une petite fraction en fait, environ 10%), ou, pour environ 50%, revendus à l’étranger (mais alors ils viennent concurrencer les acteurs locaux qui ont déjà du mal à s’en sortir, et ils peuvent même revenir dans le circuit en France !), ou finir en isolant pour le bâtiment - à 40%.
Selon cet article super intéressant du Collectif Démarqué, il vaut mieux déposer ses vêtements (et s’approvisionner) chez Le Relais, Emmaüs, le Secours Catholique ou d’autres associations de l’économie sociale et solidaire telles que les recycleries pour être sûr que les articles n’ont pas fait des allers-retours inutiles avec l’étranger.
En tous cas, vous l’avez bien noté, la poubelle n’est pas une option !
* 🤔 La pile de la raison et de la seconde chance
La pile de la raison recouvre des situations disparates… pas d’affect particulier pour les vêtements de cette pile. Qu’il s’agisse de basiques ou de vêtements fonctionnels, ils font le job mais ne nous inspirent pas de grandes émotions. Pour autant, on ne s’en débarrasse pas sans leur avoir donné une 2è chance - voire une 3è !
les basiques: tant qu’ils sont en bon état, on les garde ! on en a toujours besoin,
les « bof »: quel effort serait nécessaire pour les transformer en pièce qu’on aime? peut être d’être mise à la taille, raccourcie, reteintée, de refaire une doublure ou de changer les boutons, d’être accessoirisée … des fois ça ne tient pas à grand chose et on peut retomber en amour à peu de frais (cf. post précédent sur l’entretien des vêtements),
ceux qu’on aime bien mais qu’on n’a pas trop mis: est ce que ce sont des voies sans issues ou est ce qu’on ne peut pas essayer de les associer avec nos pièces favorites? souvent on est habitués à certaines routines et on ne prend pas le temps d’essayer de nouvelles associations - là encore, ça prend du temps, mais on peut avoir de belles surprises !
ceux qu’on avait oubliés, et qui peuvent repartir dans la pile des trésors ou celle des adieux…
Pour résumer, un tri de printemps (et d’automne), ça s’organise et ça prend de la place et du temps ! On garde une trace de l’inventaire et des choix opérés, ça sera super utile pour la suite, à savoir compléter ou du moins rééquilibrer sa garde robe dans une démarche éco-responsable et éthique 👉 rendez-vous la semaine prochaine pour cette seconde étape !
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Et vous, avez-vous fait votre tri de printemps ? Avez-vous pris le temps de faire un inventaire? Pouvez-vous partager quelques infos: nombre d’articles / taux d’utilisation de votre penderie ? Avez-vous des sites de vente en ligne ou de swap à partager ?
Merci de vos commentaires :)
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